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Kat & cie
21 septembre 2008

Vous avez dit ... PAS de couches ??

J'ai beaucoup hésité à parler de ce qui suit sur mon blog car il s'agit encore d'un sujet délicat. Beaucoup de personnes considèrent cela comme ésotérique, un truc de grano (baba-cool pour les européens), du dressage de bébé, une perte de temps..alors que c'est tellement rien de tout cela. Mais, j'ai finalement choisi de "sortir du garde-robe, ou plutôt, de la salle de bain!" comme le dit si bien ma banlieusarde préférée.

Sur le chemin de mon évolution en tant que maman, me voici rendu à un nouveau carrefour. Il y a un peu plus d'un an, une amie m'a parlé d'hygiène naturelle de l'enfant. Sur le coup, je n'ai pas compris de quoi elle parlait vraiment et j'ai pensé qu'il s'agissait de dresser l'enfant à faire ses besoins sur commande, comme dans les orphelinats chinois (soit disant). Curieuse, je lui ai demandé plus d'explications.
Un an plus tard, c'est à dire le mois dernier, voilà que je dois donner un atelier à Autour du bébé sur l'utilisation de couches lavables et l'hygiène naturelle de l'enfant. Étant plutôt bien renseignée pour la première partie, j'étais cependant dans le flou concernant la seconde. Alors je suis allée me chercher deux livres à la bibliothèque: L’hygiène naturelle de l’enfant, la vie sans couches de Sandrine Monrocher-Zaffarano et Sans couches, c’est la liberté d’Ingrid Bauer. Et là c'est la révélation !
Plus je lis et plus je me dis que c'est peut-être aussi pour moi. Bien sûr, je n'envisage pas de revendre mes couches lavables dès le lendemain et de laisser Élise les fesses à l'air 24h/24, mais l'idée fait son chemin. Surtout que ma petite dernière a une facheuse et douloureuse tendance à faire de l'érythème fessier et la solution que l'on me propose tant chez mes amies les mamans que chez les professionnels est de laisser ma puce les fesses à l'air quelques heures par jour. De plus, elle ne supporte pas d'avoir une couche souillée sur elle et indique assez clairement son besoin d'être changée ce qui peut atteindre plusieurs fois par heures le matin. L'hygiène naturelle m'apparaît alors comme une solution envisageable.
Et puis, par souci de professionnalisme, je me dis que je ne peux définitivement pas aller parler d'hygiène naturelle dans un atelier sans avoir moi-même expérimenté ce phénomème miraculeux.
Alors c'est parti, j'essaye à tâtons, armée de toute ma bonne volonté, d'une grosse dose de patience (le livre dit qu'il en faut pas mal) et d'un tas de piqués et de couches absorbantes en tissu...J'enlève la couche de ma puce et j'observe.
Ensuite vient plusieurs semaines d'entraînement plus ou moins intensif et régulier (dépendemment de mon emploi du temps...et du temps). Plutôt que de vous donner tous les détails de cette période, voici quelques infos glânées à droite et à gauche sur des sites divers et variés:

sanscouchesPrincipe
Le bébé est conscient dès la naissance de ses besoins et les communique sans cesse : c'est le cas pour la faim, la soif, le sommeil, la douleur à apaiser etc. Il sait aussi communiquer ses besoins d'élimination... Il est possible d'élever un bébé sans lui mettre de couches, on appelle ça l'hygiène infantile naturelle (HIN). Il s'agit de se mettre à l'écoute de son bébé, afin de déceler les signes par lesquels il nous indique son besoin d'élimination. Au départ, il faut donc être très attentif et... rapide ! Petit à petit, l'enfant apprend à communiquer plus nettement son besoin, puis à attendre un peu que vous lui donniez la possibilité de se soulager. Rien à voir, donc, avec un dressage prématuré qui laisserait des traces psychologiques, voici au contraire un autre moyen de renforcer le lien avec son bébé, en étant encore plus à son écoute. Et rien n'empêche de ne pratiquer l'HIN à temps partiel et d'utiliser des couches pour les sorties, par exemple, ou pour une partie de la journée. L’hygiène naturelle permet d'élever les bébés sans les couches qui entravent leurs mouvements, et sont susceptibles de créer des réactions désagréables (érythème fessier, allergie…). Le coût des couches, qu'elles soient lavables ou jetables, et leur impact sur l'environnement, est également un argument pour ne pas les utiliser. Par ailleurs, cette méthode améliore la communication entre les parents et l’enfant, au moins en ce qui concerne les besoins d'élimination.

181651_244146Quand et comment commencer?
L'idéal est de commencer entre le moment de la naissance et l'âge de 4 mois, avant en fait que l'enfant ne devienne plus mobile (difficulté pour commencer l'observation des rythmes) et surtout avant qu'il n'ait perdu le contact avec ses fonctions corporelles. Il est bien entendu possible de commencer avec un enfant plus âgé. Côté vêtement, l'idéal c'est sans mais en fait c'est un peu comme on veut. Il y a immanquablement une période de tâtonnement, d’essais et de ratés…patience. Afin d’établir cette confiance mutuelle entre le nouveau-né et son parent, ce dernier commence par apprendre à détecter les signaux ce qui lui permettra de prendre connaissance du rythme d’élimination du bébé. Ainsi à l’approche de « l’heure » de l’élimination, le parent pourra proposer à son enfant d’éliminer dans un lieu qu’il jugera adapté puis mettra le bébé dans une position confortable et l’incitera à éliminer en le lui suggérant par un son significatif - « psss » pour un pipi et « grrr », « prout, prout... » pour un caca, par exemple. Enfin, il arrive qu’une fois cette relation bien établie, le parent ne s’inquiète plus de tout ceci pour se fier à son intuition ! On peut ainsi combiner l’utilisation de l’observation des signaux, ou du temps entre tétée et pipi ou entre deux pipis, la suggestion et de plus en plus l’intuition.

Signaux, rythmes et incitation
Ingrid Bauer distingue 4 outils utilisés ensemble ou en alternance pour réaliser ce travail d'équipe : le timing (les rythmes d'élimination du bébé: par exemple bébé qui va systématiquement faire pipi pendant qu'il est allaité ou juste au réveil de la nuit ou d'une sieste), les signaux du bébé (une petite grimace qui va annoncer un pipi ou un air de concentration intense qui correspond à l'arrivée d'un caca par exemple, sachant que les signaux sont parfois évidents, parfois très subtils et varient d'un bébé à l'autre et même varient au cours du temps pour un même bébé), l'intuition des parents (en étant proche de bébé on arrive assez souvent à "savoir" qu'il va faire pipi, par forcément par la réunion consciente d'information, d'observation) et l'incitation (là il s'agit de proposer - en association avec un son ou un mot - à l'enfant de faire pipi, par exemple avant de monter en voiture pour un plus ou moins court trajet).

Matériel et position
Sur le plan plus "technique"... là encore c'est au feeling, il faut voir ce qui convient à l'enfant et au parent mais on peut retenir la position de base: enfant contre soi (dos contre poitrine) en tenant les jambes légèrement écartées au-dessus du pot ou des toilettes.

IMG_8295Et vous allez me dire: "Et ça marche ?"...Oui. Je m'épate encore moi-même. Encore hier soir, Élise était dans son petit siège par terre à 2 mètres de moi. Nous étions à table entrain de souper. J'ai soudainement eu un flash, je me suis écriée: "Élise a envie de faire pipi", je l'ai mise au-dessus de la toilette après avoir enlevé sa couche et je lui ai dit "psss" et elle a fait pipi. Bien sûr je ne suis pas en écoute active en permanence, et dans ce cas, je lui mets une couche et tant mieux si je suis capable de l'emmener aux toilettes et de garder sa couche propre plus longtemps ça m'économise du lavage. Mais je dois bien avouer que je suis de plus en plus alerte et ce sans vraiment faire d'effort. C'est une sensation inouïe que de pouvoir être en communion à ce point avec son enfant et c'est tellement gratifiant. Je compare cela à l'allaitement maternel quand une mère sait instinctivement quand son enfant a besoin de téter, elle sait que ce n'est pas autre chose. C'est pareil.

Lorsque je suis en écoute active, je dirais que je suis à 50% efficace. C'est-à-dire que j'ai la moitié des pipis et cacas dans la toilette ou le pot et l'autre dans la couche, mais il arrive alors souvent que je me dis "je le savais". Je progresse...

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